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Il existe plusieurs types de vertiges que nous abordons tout au long de ce post. Nous aborderons aussi l’intérêt du traitement ostéopathique en cas de vertiges.

Ostéopathe et traitement des vertiges

Tu me fais tourner la tête

Quelle étrange et désagréable sensation d’avoir l’impression que vous tanguez à bord d’un bateau alors que vous êtes sur la terre ferme. Vous êtes surement victime de vertiges !

Les vertiges font partie des plaintes les plus recensées par les médecins généralistes qui interviennent auprès d’une clientèle adulte. Ils figurent également parmi les symptômes occasionnant le plus de références vers des spécialistes pour un suivi en neurologie ou en oto-laryngologie. En effet, l’incidence des vertiges s’élèverait jusqu’à 30% chez la population générale et augmenterait significativement avec l’âge. (1)

Par sa nature incapacitante et imprévisible, cette symptomatologie amène habituellement une augmentation de l’anxiété et de la charge émotionnelle pour les personnes souffrant de vertiges ainsi que pour leur entourage. (2) De plus, les vertiges qui ne seraient pas pris en charge adéquatement risqueraient d’affecter sérieusement la participation sociale des patients en forçant, par exemple, un absentéisme professionnel prolongé. Chez la personne âgée, ils occasionnent des chutes qui peuvent être plus ou moins graves.

Vertige, étourdissement ou déséquilibre

Le mot “vertige” vient du latin « vertere », qui signifie tourner. Il est utilisé dans la vie de tous les jours pour définir différents troubles :

  • vertige : c’est un trouble de la perception de l’espace, avec illusion de mouvement, une sensation subjective de tourner, de chanceler, de pencher, voire de chuter
  • déséquilibre : c’est la sensation de tangage, d’ébriété ou d’instabilité posturale, apparaissant surtout en position debout ou à la marche
  • étourdissement : c’est une sensation imprécise de flottement, de “tête vide”, regroupant de nombreux symptômes vagues qui vont de la perte momentanée de sensibilité et d’équilibre, jusqu’au malaise voire à la perte de connaissance
  • pré-syncope : c’est une sensation de perte de connaissance imminente ou une impression d’évanouissement (3)

Qu’est-ce qui nous maintient en équilibre ?

Si nous sommes capables de rester debout et de marcher sans tomber, c’est grâce à un système d’équilibration qui peut être comparé à un tabouret à quatre pieds :

    • le premier représente les mécanorécepteurs de la plante des pieds,
    • le second, le sens de la vision,
    • le troisième, le vestibule de l’oreille interne,
    • le quatrième, les propriocepteurs situés dans les articulations, les tendons et les muscles.

C’est l’action conjuguée des quatre qui nous maintient en équilibre. Si l’un d’entre eux flanche, on vacille comme un tabouret et on peut même tomber.

Les mécanorécepteurs des pieds et les propriocepteurs transmettent au système nerveux central par le biais de la moelle épinière des informations sur nos mouvements et notre position dans l’espace.
Les cellules de la vision l’informent sur ce qui nous entoure ainsi que sur la position des différentes parties du corps.
Le vestibule, qui est le véritable centre de l’équilibre, se cache dans l’oreille interne. Il est formé d’un sac central qui renferme des cellules ciliées recouvertes de cristaux, appelés otolithes. Lorsque la tête se penche, les otolithes déforment les cils et les cellules envoient ainsi des informations sur la position de la tête.
Dans ce vestibule se trouvent aussi trois canaux semi-circulaires. Ils détectent les mouvements de la tête dans les trois plans de l’espace. Cette fois, un liquide présent dans les canaux stimule les cellules ciliées. Cela permet au cerveau de savoir si on penche la tête en avant ou en arrière par exemple. Quand les informations transmises au cerveau ne sont pas cohérentes, le vertige apparaît. (4)

Origines des vertiges

Le vertige, le manque d’équilibre et la sensation d’étourdissement sont des symptômes fréquents et dont l’étiologie est vaste (troubles vestibulaires, neurologiques, cardiovasculaires, métaboliques, mécaniques ou psychiatriques).

Les vertiges sont souvent classifiés comme étant centraux ou périphériques.

Les vertiges périphériques résultent habituellement d’une atteinte du nerf vestibulaire (ex : névrite vestibulaire) ou du labyrinthe osseux (partie de l’oreille interne). Ils représentent 85% des cas.
Quant aux vertiges centraux, ils sur­viennent lorsque les structures intervenant dans la posture et l’orientation sont lésées (ex : cervelet). Ils doivent être évalués rapidement par un médecin. Une prédisposition aux maladies cardio-vasculaires, neurologiques ou à d’autres problèmes graves de santé peut aussi être un indice d’un vertige dont l’origine est centrale. (4)

Certaines caractéristiques peu­vent être utiles afin de différencier les vertiges centraux des vertiges périphériques :

  • les vertiges d’origine centrale sont généralement caractérisés de gravité modérée, d’apparition gra­duelle et peuvent durer des semaines, voire des mois. Ils peuvent être accompagnés de symptômes visuels (ex : vision brouillée) ou neurologiques (ex : maux de tête, convulsions, trouble de la marche, faiblesse) et ne sont généralement pas affectés par les changements de position et le repos
  • les vertiges d’origine périphérique, la plupart du temps, sont soudains, graves et de courte durée (quelques secondes ou minutes). De plus, ils sont aggravés par le changement de position et la fatigue, et peuvent être accompagnés de symptômes auditifs (ex : acouphènes) (5)

Enfin, d’autres origines aux vertiges sont décrites dans la littérature médicale :

  • une origine psychogène : phobie, stress surmenage
  • une origine médicamenteuse et alcoolique
  • une origine cervicale : nous en reparlerons un peu plus loin car elle intéresse tout particulièrement les ostéopathes

Vertige positionnel paroxystique bénin (VPPB)

Il est le type de vertiges le plus fréquent (25%). Il peut être secondaire à un accident impliquant un impact direct sur la tête ou après avoir eu un problème à l’oreille interne, comme une neuronite. Néanmoins, il arrive très souvent qu’on ne puisse pas identifier l’élément déclencheur d’un vertige positionnel.
Les symptômes de ce type de vertige se déclarent lors des mouvements rapides de la tête, comme durant le changement de position assis-couché (ou l’inverse). Ceux-ci cessent généralement dans la minute qui suit l’arrêt du mouvement. Des nausées et des vomissements peuvent être aussi présents.
La présence de petits cristaux dans un endroit précis de l’oreille interne est à l’origine des symptômes. Les mouvements rapides de la tête font bouger ces cristaux et déclenchent la sensation de vertige.
La rééducation vestibulaire est un traitement efficace pour les vertiges positionnels paroxystiques bénins.

Maladie de Ménière

Elle représente 7 à 10% des vertiges. Elle est bilatérale dans 30% des cas.
Elle touche en général le jeune adulte, mais elle peut survenir chez des sujets âgés.
Il s’agit d’une maladie de l’oreille interne dont les symptômes surviennent brutalement sous forme de crises répétées et qui durent généralement de quelques minutes à plusieurs heures. L’évolution de la maladie de Ménière est difficile à prévoir. En plus des vertiges, les personnes atteintes ont souvent d’abord la sensation d’avoir une oreille bouchée et elles sont souvent aux prises avec des nausées, des vomissements, une audition anormale (bourdonnement, sifflement, diminution de l’audition) et des migraines. Les symptômes se présentent notamment en raison d’une augmentation de pression du liquide qui se situe dans l’oreille interne. Plusieurs hypothèses sont formulées pour l’expliquer, comme la présence d’un virus, un traumatisme, un problème immunitaire ou une réaction allergène. (6)
Classiquement au bout de plusieurs années d’évolution, les crises vertigineuses s’estompent et la surdité s’aggrave.

Vertige cervicogénique ou vertige d’origine cervicale

Les vertiges cervicogéniques se caractérisent par la présence de vertiges associées à une douleur cervicale. Peuvent être également présents un déséquilibre, une désorientation, une limitation de l’amplitude de mouvement de la colonne cervicale et de maux de tête.
La colonne vertébrale cervicale peut être considérée comme la cause du vertige quand toutes les autres étiologies de vertiges ont été exclues. (7)

Quels mécanismes physiologiques en sont la source ?

Plusieurs hypothèses ont été émises afin d’expliquer l’origine des vertiges cervicogéniques. Il n’y a à ce jour encore aucun consensus.

La première évoque un trouble vasomoteur dû à l’irritation de la chaîne ganglionnaire sympathique cervicale.

La deuxième décrit une compression vasculaire ou une insuffisance vertébro-basilaire, artères irriguant le cerveau en cheminant le long du cou.

La troisième met en avant une implication du système proprioceptif qui aurait été altéré.
Les propriocepteurs jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre. Au niveau cervical, ils permettent de percevoir la position et les mouvements de rotation de la tête.
La plupart des propriocepteurs cervicaux se trouvent dans les muscles intervertébraux profonds du cou. Ils assurent le maintien de la posture, la stabilisation de la tête par rapport au tronc ainsi que la stabilisation de la tête dans l’espace. (8)

Mais à quoi seraient dûs ces dysfonctionnements ?

Tout traumatisme, même ancien, est à risque de léser l’intégrité de la colonne cervicale.
Accidents de voiture, chutes sur la tête, choc lors de la pratique sportive, whiplash, commotion cérébrale … sont autant d’incidents traumatiques susceptibles d’engendrer un vertige cervicogénique.
Les personnes qui travaillent de nombreuses heures devant un ordinateur (mauvaise posture associée à un plan de travail loin d’être ergonomique) peuvent également être touchées. (9)

Quelle est la place de l’ostéopathie dans leur prise en charge ?

Il n’existe qu’une seule étude en double-aveugle, randomisée, avec un groupe de contrôle, évaluant le bénéfice apporté par une thérapie manuelle cervicale chez des patients vertigineux. Elle montre un effet bénéfique d’une procédure de thérapie manuelle spécifique sur l’intensité des vertiges, les douleurs cervicales et le handicap provoqué par la dysfonction cervicale. (10)

L’ostéopathe, par des techniques appropriés, aura pour but de redonner la mobilité aux différentes structures composant le rachis cervical. Par son travail, il aura un effet sur :

  • le système proprioceptif en relâchant les muscles du cou impliqués dans le maintien de la posture
  • le système vasculaire en assouplissant les tissus qui entourent les troncs artério-veineux, assurant ainsi une meilleure vascularisation de la zone et une circulation optimale des liquides vers et hors de la boîte crânienne
  • le système nerveux

Qu’en est-il des autres types de vertiges ?

Les causes de vertiges sont nombreuses et peu d’études ont été réalisées sur l’apport de l’ostéopathie dans leurs différentes étiologies.

Certaines suggèrent un effet positif sur les vertiges positionnels paroxystiques bénins mais cet effet n’a pas été contrôlé sur le long terme. Il semblerait aussi qu’un ostéopathe spécialisé en ostéopathie crânienne, par un travail spécifique sur les structures entourant l’oreille conjugué à un travail plus global allant du crâne au sacrum,soulagerait les personnes atteintes de la maladie de Ménière mais ne prétend en aucun cas la guérir.
Les vertiges peuvent être le symptôme d’une maladie grave et nécessite l’avis d’un médecin afin d’exclure toute pathologie relevant de l’urgence médicale avant de consulter un ostéopathe.

Sources

(1) Gabriel Boudreau & al. – Troubles vestibulaires : Améliorer la prise en charge des patients par les physiothérapeutes – Université de Montréal – 2016
(2) Nancy Desmarais & Julie Martineau – Les vertiges – Québec pharmacie Vol. 54 nº12 – 2007
(3) Dr. J Le Breton – Vertiges – Hôpitaux Universitaires de Genève – 2017
(4) https://www.allodocteurs.fr/maladies/orl/vertiges/vertiges-oreilles-et-manipulations_791.html
(5) https://www.huffingtonpost.fr/denis-fortier/labc-des-vertiges-et-des-etourdissements_b_9464168.html
(6) Facultés de Médecine de Toulouse – Les vertiges
(7) Alexander Reiley & al. – How to diagnose cervicogenic dizziness – Archives of physiotherapy – 2017
(8) Jean-Philippe Guyot & Nils Guinand – Vertiges d’origine cervicale : mythe ou réalité ? – Rev Med Suisse 2009; volume 5. 1922-1924
(9) http://qualita.ca/exercices-et-conseils/les-vertiges-cervicogeniques-ou-cervical-dizziness/
(10) S.A. Reid & al. – Sustained natural apophyseal glides (SNAGs) are an effective treatment for cervicogenic dizziness – Man Ther 2008;13:357-66. Epub 2007 Oct 22

Note : Consultez toujours un professionnel et suivez les recommandations de votre médecin, ou professionnels de la santé qui vous accompagnent. Le soin d’ostéopathie ne remplace pas le suivi médical dont vous pouvez bénéficier.

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